Discours du Président

Chers compatriotes,

 

Par sa situation géographique et en considération des enjeux géostratégiques de ses richesses naturelles et de son capital humain, la République Démocratique du Congo porte une espérance pour l’Afrique et le monde.

En effet, avec ses quatre-vingts millions d’habitants, ses diverses et innombrables ressources naturelles, son bassin hydrographique riche, sa forêt équatoriale dense ; capable d’apporter une solution aux enjeux climatiques, notre pays est un véritable atout pour les pays de la région, pour l’Afrique et pour notre planète.

A titre d’exemple, différentes études d’organismes internationaux de référence démontrent que le potentiel de notre pays peut éradiquer la faim dans le monde.

Avec ses 80 millions d’hectares de terres arables accessibles et ses 40 millions d’hectares de terres irrigables, doté d’un programme agricole innovant, le Congo peut atteindre l’autosuffisance alimentaire et nourrir deux milliards de personnes en résorbant ainsi deux fois le déficit alimentaire mondial.

 

Dans le cadre de l’industrie automobile, la production mondiale des voitures électriques dépassera dans un futur proche celle des voitures à moteur polluant.

Or comme vous le savez tous, les matières premières essentielles pour cette industrie sont le Cobalt et le Lithium, dont le Congo est la première réserve mondiale.

Plusieurs industries de technologie de pointe dépendent de notre sous-sol. Le bien-être de chaque congolais est le garant d’une bonne gestion de nos ressources naturelles.

En considération de ces éléments, nous sommes conscients des attentes du monde entier sur l’utilisation rationnelle de nos réserves en matières premières, notamment face aux enjeux des énergies renouvelables et des changements climatiques.

C’est pourquoi, conscient de cet immense défi, en accédant à la plus haute charge de mon pays, le sentiment qui m’anime est celui d’une grande humilité face aux lourdes responsabilités qui sont les miennes.

Ainsi, j’invite chaque citoyen congolais à concrétiser les piliers de notre projet de société dans la sphère de ses activités, de ses actions ou de ses responsabilités.

Chers compatriotes,

Nous nous engageons à ériger un Etat moderne, pacifique, démocratique et soucieux de chaque citoyen. Un Etat où chaque institution va jouer son rôle dans le cadre du principe de séparation des pouvoirs. Un Etat qui garantira le bonheur de tous.

En communion avec nos pères fondateurs, nous pouvons valablement formuler pour les générations futures les promesses qui inspirent notre engagement.

Le Gouvernement que nous allons nommer prochainement et qui sera investi par le parlement va décliner son action politique sur plusieurs priorités.

 

Nous devons renforcer et augmenter la productivité de notre secteur privé, encourager l’entrepreneuriat par les congolais, mobiliser nos efforts dans des secteurs à forte valeur ajoutée et créateurs d’emplois pour la jeunesse de notre pays, particulièrement l’agriculture, les nouvelles technologies, l’innovation, les industries de transformation et la protection de l’environnement.

 Afin de combler son retard en rapport au standard des pays en voie de développement, le Congo doit consacrer 6 milliards de dollars annuellement sur dix ans aux infrastructures, dont 1 milliard de dollars seulement pour la maintenance. En réalisant cet objectif, le gouvernement consolidera, notre croissance économique. Ces infrastructures, base de notre développement, sont nécessaires pour garantir la reconquête de notre économie, particulièrement les infrastructures routières, les ports, les aéroports, l’accès à l’eau et à l’électricité, les nouvelles technologies sous toutes leurs formes.

Nous demanderons au Gouvernement de réaliser un plan d’investissement des plus ambitieux avec les partenaires nationaux et internationaux en usant de toutes les techniques financières sécurisées possibles, y compris les Partenariats Publics Privé et des financements innovants.

Notre pays dispose du potentiel hydroélectrique le plus élevé au monde. Plus de cent mille Mégawatts sont disponibles sur 217 sites de production d’Hydroélectricité pouvant permettre aussi bien la construction des micro-barrages à de plus grandes infrastructures.

Pourtant, Seul 2,6% de ce potentiel est exploité. Nous devons atteindre les 50% en une décennie.

Le taux d’accès de la population congolaise à l’énergie électrique est de moins de 9% contre une moyenne de 30% en Afrique et de 80% dans le monde. Pourtant, des études du PNUD démontrent que 76 000 villages du Congo peuvent s’auto-suffire en énergie grâce à leurs cours d’eau. Nous devons agir et innover.

La réussite de ces engagements sera soutenue par un financement ambitieux et maîtrisé garant de notre développement. Cette démarche implique une politique monétaire volontariste, un cadre d’investissement des entreprises plus élaboré, un accès aux crédits pour les entreprises et les particuliers moins contraignants.

Le gouvernement devra réaménager le code des investissements afin de favoriser de nouveaux projets ayant un impact sur des zones géographiques ou des secteurs d’activités cibles définis en fonction des priorités nationales.

Nous travaillerons pour rendre le climat des affaires plus attractif et compétitif notamment par l’aménagement de la fiscalité en faveur du développement.

Nous engagerons une véritable concertation avec l’ensemble des composantes de notre tissu économique pour redéfinir un environnement propice.

Le monde entier a les yeux rivés sur la République démocratique du Congo. Pour notre développement harmonieux, nous allons mener une politique de coopération économique basée sur l’investissement et l’amélioration de l’image de notre pays.

Notre pays est un carrefour au cœur de l’Afrique. A ce titre, il fait la jonction entre toutes les zones géographiques du continent.

Félix TSHISEKEDI

 

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